mercredi 19 novembre 2014

L'art des Sumotoris au tournoi de Fukuoka

Dimanche 18 novembre est un grand jour, en tout cas pour Franck, qui va enfin pouvoir assister a un tournoi de sumos. On a d'ailleurs choisi Fukuoka pour ça...Tous les ans, un tournoi est organise un mois sur deux dans une grande ville japonaise Tokyo, Nagoya, Osaka...Le mois de novembre, c'est Fukuoka qui fait office d'hôte. Nous voila donc au Kokusai center pas loin de la baie de Fukuoka pour la journée car le tournoi débute a 8h pour se terminer a 18h, en commençant par les sumos les plus "juniors" et finir avec les stars de la compétition. 



La salle peut abriter plusieurs milliers de personnes mais est loin d'etre remplie en cette fin de matinée. Les plus accros sont déjà la. Les plus nantis ont leur petit espace prive avec deux tatamis violet et une table, les moins chanceux, comme nous, sont relègues aux derniers rangs sur des chaises en plastique pour gabarit japonais. Heureusement nos voisins n'arriveront que vers 14h a l'arrivee des sumos plus aguerris  !
L'arene est constituée d'une plate-forme d'argile d'environ 5 m de diamètre. Les sumos font leur entrée par l'est et l'ouest et quand arrivent leur tour pénètrent dans l'arène après avoir été introduits par un présentateur. Si les lutteurs ne sont vêtus que d'une simple bande de tissu ou "mawashi", les arbitres sont eux richement pares d'un chapeau et d'une robe chatoyante et ont notamment la charge de donner le signal de départ avec leur éventail. 4 autres juges vêtus en noir et assis sur chaque cote de l'arène participent a l'arbitrage. Le meilleures places juste derrière les juges ne sont pas attribuées a n'importe qui: il arrive fréquemment que les sumos soient ejectes de l'arène et se retrouvent a nez a nez voire carrément sur des spectateurs...Les moins résistants devront s'abstenir...




On ne peut pas dire que les japonais soient très assidus au début de la compétition, on se lève pour s'acheter un bento, on grignote des snacks, on se détend avec de la bière ou en surfant sur son mobile. Un peu comme a un match de baseball. D'ailleurs les combats sont très courts: des que l'un des combattants se fait sortir du cercle de l'arène ou touche le sol autrement qu'avec ses plantes de pied, c'en est fini pour lui. La plupart des combats durent moins d'une minute et meme si les techniques sont assez variées, on assiste a peu de match "spectaculaires ". Les sumos ont le choix entre 82 prises autorisées pour mettre leur adversaire ko.
Certains sumos sont européens, difficile a distinguer sur le programme puisqu'ils prennent des noms de "scène" japonais mais sautant aux yeux lorsqu'ils pénètrent l'arène.


Le début d'apres midi sonne l'entrée des lutteurs plus expérimentes. La parade est colorée et les sumos portent une sorte de jupe qui leur couvre le devant des jambes. Beaucoup plus d'audience dans la salle. S'est installe près de nous un groupe de retraites venus expres soutenir un certain "Kotoshogiku".   Ils ont prépare de belles banderoles et quand arrive leur héros, scandent en choeur son prénom et attirent les regards. On se joint a leur clameur et prenons parti pour "kotosho" un sumo de taille moyenne a l'air plutôt sympathique. "Kotosho"--"Kotoho""--"KOTOSHO"---S'il entame plutôt bien son combat et est a deux doigts de faire plier son adversaire, ce dernier prend finalement le dessus. Dommage ! Kotosho n'était pas loin de la victoire. ..Beaucoup de frustration dans ces combats fugitifs qui se jouent a très peu de chose, en tout cas vu d'un oeil néophyte.






Un sumo doit être coiffe d'un chignon maintenu a l'aide d'huile et devra garder ses cheveux longs tout le long de sa carrière. Son départ en retraite sera celebre lors d'une cérémonie durant laquelle son chignon sera coupe. Le chignon pourra prendre la forme d'une feuille de gingko pour les sumos les plus avances lors des représentations officielles. Bizzarement, on ne distingue pas les sumos en catégorie de poids et ils peuvent peser entre 70 et 280kgs. Le poids considere comme optimum pour allier suffisamment force et agilité est autour de 150kgs. Effectivement, le poids ne fait pas la victoire, lors des combats opposant des adversaires aux silhouettes a la David et Goliath qui nous faisaient penser que la lutte n'était pas egale, on a été plusieurs fois surpris par l'issue du match!


Certainement le défile des écuries ou clubs auxquels les sumos appartiennent. La vie des sumos parait plutôt ascétique avec un lever a 5h suivi de plusieurs entrainements. Leur repas est fait a base de chankonabe ou fondue ultra protéinee contenant généralement du tofu, blanc de poulet, poisson frit, champignons shitake et des légumes. Le tout accompagne de bière et de riz. Avis a ceux qui veulent prendre du poids et du gras !



Ici le présentateur au centre de l'arène introduit le prochain combat.


Le combat est precede de plusieurs rituels. Celui du shiko ou les sumos chassent les mauvais esprits en frappant le sol avec leurs pieds après les avoir lève très haut a droite puis a gauche. Lorsque le pied du lutteur frappe le sol, tout le public se met a crier. Celui du sel ou chaque combattant s'empare d'une grosse poignée de sel et la jette sur le dohyo (ou arène). Celui de "l'eau de force" ou le sumo prend de l'eau qu'il recrache immédiatement.
Le présentateur donne le départ du combat avec son éventail et les sumos sont alors face a face a l'affut. Ce n'est que lorsque chacun des lutteurs aura pose ses deux points sur le sol, signe d'acceptation du combat que le combat commencera.


Les deux adversaires se lèvent et s'élancent l'un vers l'autre, c'est ce qu'on appelle le "tachi-ai". Le premier contact ou "atari" est souvent un véritable choc !


Petite ceremonie de clôture après plus de 6 heures a observer les demi-dieux sumotoris. Ne pas oublier que les combats de sumos étaient a l'origine dédies aux dieux pour obtenir de bonnes récoltes.

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